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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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16 juin 2020 2 16 /06 /juin /2020 18:40

Hier Jean Artero et moi avons eu l'opportunité de nous rendre au cimetière d'Arnouville en bonne compagnie.

Nous avons ainsi pu constater que la tombe de Champagne qui s'y trouve et qui a été récemment restaurée grâce à un bel effort collectif (cf. notre article de 2017: Arnouville de Julien Champagne) se trouve toujours dans un état très satisfaisant dans l'ensemble.

Nous avons pu également nous entretenir avec le gardien des lieux, homme travailleur et sympathique qui était justement en train de s'activer dans la place au moment de notre visite.

A notre demande, il a ainsi pu nous confirmer aimablement qu'il n'était pas rare que Julien reçoive des visiteurs, ce qui est bien réconfortant.

Enfin, comme nous avions entendu dire qu'au moins une tombe du cimetière était réservée à un ou une Bergeron, nous nous sommes enquis de l'existence d'une telle sépulture.

En effet (cf. notre article de 2011 Julien Champagne testamentaire), "Hubert" avait couché sur son testament une dame Bergeron qui l'avait soigné pendant sa maladie (hélas finale).

La coïncidence était donc frappante. Coïncidence supplémentaire, une tombe située à proximité  (concession D46/P) de celle de Julien abrite les restes d'un couple dont le patronyme est bien Bergeron. En fait elle se situe même juste à côté de celle de Champagne.

Nous avons pu obtenir sur place quelques précisions à leur sujet: Il s'agit de Mme Bergeron Berthe Benjamine, née Pascal, dont on ne connaît pas l'année du décès, et de M. Charles Jean-Baptiste Bergeron, mort la même année que Julien, en 1932.

Pour l'anecdote, au cimetière d'Arnouville repose également un autre Bergeron, Jean-Claude (ou Jean Claude), décédé lui bien plus récemment (2018): La concession est cette fois répertoriée F464/30.

Pour autant, rappelons-nous que Julien Champagne est décédé à Paris, que donc la dame Bergeron qui a pris soin de lui à la fin de sa vie terrestre n'a pu le faire que dans la capitale, et que rien ne prouve par conséquent, à première vue, que nous ne soyons pas là en face d'un extraordinaire hasard, et donc d'une pure homonymie.

Cependant un ami nous a fait remarquer que si l'on en croit le témoignage de Raymond Fusilier dans la revue L'Initiation (première livraison de 2012, article intitulé Fulcanelli), il pourrait bien s'agir de la bonne personne, et plus généralement des bonnes personnes:

Selon Raymond, pages 27 & 28 du numéro en question, Charles "Jean-Bastide" Bergeron habitait bien à côté de Champagne rue Rochechouart, sur le même palier. dans une chambre jouxtant le domicile de ce dernier. Il serait bien mort en 1932 lui aussi, à Arnouville, le 24 octobre exactement, date qui correspond bien à celle enregistrée au cimetière. 

Et Fusilier de préciser à propos de Charles et Julien: "Leurs tombes sont dans le même cimetière, l'une à côté de l'autre."

Il semble donc très possible, voire probable, que Berthe Benjamine Bergeron, née Pascal soit la dame Bergeron que Julien Champagne a fait bénéficier de ses dernières volontés.

 

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27 avril 2020 1 27 /04 /avril /2020 18:20

 

Chers amis et amies, en ces temps difficiles de pandémie, je voudrais d'abord partager avec vous une pensée pour tous ces malades, leurs proches, et tous ceux qui luttent pour préserver le maximum possible de vies.

En alchimie, la prière est sans doute capitale, elle est première et nos petits travaux subséquents de chercheurs (et d'auteurs) peuvent actuellement paraître parfois bien dérisoires. 

D'un autre côté, je me réjouis avec vous quand j'apprends de ci, de là, que tel(le) libraire, tel(le) éditeur restent malgré tout bien actifs dans notre domaine de prédilection, l'ésotérisme et bien sûr surtout l'hermétisme.

C'est ainsi aussi, dans l'action continuée des uns et des autres que nous pouvons engranger cet espoir dont le monde a tant besoin actuellement. 

Et donc je viens d'apprendre avec bonheur que notre ami portugais Walter Grosse vient le mois dernier de faire paraître au Mercure Dauphinois de Geneviève Dubois un nouveau petit livre consacré à Fulcanelli: Fulcanelli, Les zones d'ombre enfin éclaircies (2020).

Sans doute vous souvenez-vous, pour certains d'entre vous au moins, de son premier ouvrage sur le sujet: Le Puzzle Fulcanelli, aux éditions La Pierre Philosophale de Serge Goasguen, en 2011.

Il vient donc maintenant tout simplement, en une centaine de pages bien senties, autant le dire d'emblée, actualiser et préciser son point de vue sur l'identité de l'Adepte.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, si j'ose m'exprimer ainsi, je m'en voudrais de ne pas en profiter pour vous signaler que sa passion alchimique s'étend aussi à un autre alchimiste célèbre, Nicolas Flamel, auquel il a en 2018 consacré un essai, en langue lusitanienne, cette fois: O vencedor da pedra pelo fogo (Manufactura).

Pour lui, si j'ai bien compris, Flamel est comme Fulcanelli un Philosophe par le Feu, dont l'identité civile serait restée cachée. Intéressante hypothèse, s'agissant de celle là encore d'un nomen mysticum, et j'ai hâte de pouvoir me faire une meilleure idée de sa démonstration sur ce point précis, notamment.

Sauf erreur de ma part, le nouveau livre de Grosse sur Fulcanelli est en fait une sorte de francisation d'une édition précédente (mais toujours dans notre langue), parue en Belgique chez Shop My Books en 2019, mais ceci est naturellement plutôt anecdotique.

Tout aussi naturellement, Walter maintient en 2020 comme en 2019 sa vision initiale de "l'énigme Fulcanelli": le Maître de Julien Champagne et d'Eugène Canseliet, l'auteur du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales n'est autre que Paul Decoeur, (1839-1923), un savant ingénieur qui reste connu quoique de renommée moyenne.  

Vous vous souvenez peut-être aussi que Grosse est quelque part l'initiateur de cette thèse, qui lui a valu le titre envié qui lui a parfois été décerné de "Champollion des études fulcanelliennes", avant d'être rejoint sur ce terrain par un autre de nos amis belges, un certain Filostène, lequel semble depuis quelque temps avoir choisi d'autres centres d'intérêt, notamment en astrologie.

C'est d'ailleurs un des points forts que je veux souligner maintenant du nouveau travail de Grosse; contrairement à d'autres, il ne feint pas d'ignorer les recherches de ses collègues, il les référence (belle bibliographie, au passage), il les cite, il les loue, ou les critique, mais on est là dans une démarche qui est à l'évidence sérieuse et cela mérite d'être mis en valeur.

Encore plus rare, pour prendre un exemple, il rejette certaines idées de notre complice Jean Artero, mais il en approuve d'autres. Exceptionnel même, il reconnaît à l'occasion avoir commis telle ou telle erreur (de détail, on s'en doute).

Une autre grande qualité que Walter Grosse manifeste ici est à mon sens que son livre répond exactement à son objet: sa structure est admirable de ce point de vue, la chronologie y est maîtresse, car il a bien compris que certaines dates sont incontournables dans ce dossier compliqué.

Et c'est à partir de ce moment, hélas que le bât blesse un tantinet. Decoeur est décédé en 1923, et selon Canseliet il a assisté en 1924 aux obsèques d'Anatole France avec Fulcanelli? Pour Walter c'est que Canseliet a menti par omission; il aurait dû préciser que Fulcanelli y était présent...par la pensée.

On aimerait d'ailleurs en savoir plus sur l'idée de Grosse que France aurait participé à l'élaboration de l'opus fulcanellien, mais poursuivons notre relevé chronologique, sans vouloir être complet, mais uniquement pour donner une idée de la façon dont Walter appréhende son affaire.

Qui a relu les projets d'édition des deux livres publiés de Fulcanelli, puisque Canseliet explique en avoir fait approuver la rédaction par Fulcanelli avant leur publication en 1926 et 1930 respectivement? Pour Walter Grosse, ce n'est pas Decoeur, bien sûr, ni même le beau-frère de Julien Champagne, Gaston Devaux, qui aurait pu servir d'intermédiaire sur ce point, non, ce serait un exécuteur testamentaire qu'il ne nomme pas mais qui pour lui n'est manifestement pas Eugène Canseliet.

Qui dit exécuteur testamentaire dit testament, mais si notre estimable fulcanelliste en affirme l'existence, c'est sans autre précision, là encore.

On l'aura compris, si une fois de plus des documents sont produits, et cela aussi est à mettre au crédit de Walter, aucun n'est de nature à prouver l'identité Fulcanelli-Decoeur. Au contraire, nous pouvons relever des interprétations surprenantes: Fulcanelli, dixit, Canseliet, n'aimait pas écrire, et Decoeur n'a semble-t-il pratiquement pas publié, donc...

Mais ce qui m'a un peu chagriné dans cette démarche dont on peut par ailleurs estimer la constance, c'est la persistance avec laquelle Grosse met en doute la parole d'Eugène. Il n'hésite pas à produire, même, un courrier de François Beauvy (un biographe de Philéas Lebesgue, ce dernier étant un proche de Canseliet) où Beauvy traite Eugène Canseliet d'affabulateur.

A l'inverse, Walter Grosse semble accorder crédit à l'opinion du Britannique Kenneth Rayner Johnson, selon lequel si Canseliet a bien revu Fulcanelli en Espagne alors que l'Adepte avait 113 ans et que pour certains l'Adepte se serait manifesté à lui sous une apparence féminine, c'est peut-être qu'il était un travesti...

 

Plus sérieusement, plus gravement même, il m'a semblé après avoir lu et relu ce beau travail que notre Walter a une difficulté qu'il a du mal à surmonter avec la notion de survie possible de l'Adepte.

Pour lui, Decoeur-Fulcanelli est mort en 1923, donc Canseliet n'a pu le revoir une trentaine d'années plus tard à Séville. 

Il emploie parfois l'expression L'Autre Monde, mais l'impression qu'on a en le lisant c'est que pour lui cet Autre Monde cher notamment à de Cyrano Bergerac n'est pas réel; en fait il l'écrit: c'est un mythe.

Donc on me semble assez loin avec tout cela de la conception fulcanellienne de l'alchimie. Je recommande par conséquent plutôt la lecture ce brillant essai aux amateurs déjà bien au fait du "dossier Fulcanelli". Pour les autres, probablement faudrait-il plutôt commencer par le Fulcanelliana de Jean Artero (éditions Arqa de Thierry Emmanuel Garnier, 2017), pour disposer d'entrée de jeu d'une vue d'ensemble de la question fondamentale qui nous est posée :

https://www.eklectic-librairie.com/arqa59-artero-jean-fulcanelliana-fulcanelli-la.html

Et sur ce dossier et en particulier sur la notion d'Adeptat, mais aussi sur le merveilleux de l'alchimie et la tradition alchimique en général, je me permets de vous recommander aussi, avant de vous quitter pour cette fois, un petit entretien d'une paire d'heures réalisé en 2018 grâce notamment à feu Christophe de Cène, Bernard Renaud de la Faverie, Jean-Claude Pascal et Fabrice Milocheau. Disparu un temps de Youtube, après 14000 vues tout de même, il vient de réapparaître: 

https://lalchimieauquotidien.wordpress.com/2018/11/03/conference-paroles-dalchimistes-fulcanelli-adeptes-filiations/

Une sorte de petit miracle, en somme. On en a bien besoin en ce moment. Prenez soin de vous, et à bientôt j'espère.

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1 mars 2020 7 01 /03 /mars /2020 15:51

Il y a quelques années déjà, nous avions souligné certaines accointances entre Julien Champagne et le libraire et éditeur Emile Nourry, désormais plus connu du vulgum pecus comme folkloriste sous son pseudonyme de Pierre Saintyves:

http://www.archerjulienchampagne.com/article-1915348.html

 

Ayant eu récemment la bonne fortune d'acquérir un catalogue de sa "librairie ancienne et moderne", paru en 1931, nous pouvons et même devons y revenir, car cette fois il mentionne Champagne non seulement à propos du Mystère des Cathédrales de Fulcanelli (1926), mais aussi des Demeures Philosophales de ce dernier (1930).

Dans les deux cas, Nourry ne se fait pas faute de louer Julien, comme artiste d'une part, et comme hermétiste de l'autre.

En outre, en qualifiant fort justement Fulcanelli de "philosophe par le feu", Emile nous donne à nouveau à penser que de son côté également l'hermétisme et même l'alchimie ont pu nourrir son intellect.

Mais la surprise de ce beau catalogue vient avant tout, finalement, du fait que l'érudit libraire nous y apprend qu'en 1931 l'édition originale du Mystère des Cathédrales était déjà épuisée.

Comme à notre avis cette mention ne peut être erronée, elle nous conduit à rectifier ce que nous croyions acquis jusqu'alors. Si les Demeures Philosophales originelles étaient encore disponibles en 1945 (semble-t-il), il n'en était donc sûrement pas de même de l'ouvrage qui les a précédées.

Sic transit gloria mundi. La librairie parisienne d'Emile Nourry a fait place à une agence de voyages, dont il est cependant curieux de constater qu'on y est sensible à la notion d'aventure, ce qui lui aurait peut-être plu, et qui en tout cas n'est pas pour nous déplaire.

Quant à lui, si son nomen n'est plus connu désormais que des happy few stendhaliens, dont vous et nous osons nous flatter de faire partie, Pierre Saintyves continue de vivre une bien belle vie, ainsi qu'en témoigne cette parution de 1987, dans la collection Bouquins de Robert Laffont.

Comme Fulcanelli et Nourry notamment, Saintyves a bien su déceler, notamment dans les contes d'un certain Charles Perrault et d'autres "récits parallèles", un ésotérisme du meilleur aloi.

 

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2 février 2020 7 02 /02 /février /2020 20:12

Chers tous et chères toutes, figurez-vous que le mois dernier, en ces temps de Brexit,  Julien Champagne a eu les honneurs d'un magazine britannique, éminemment britannique même (so British, by the way): The Aviation Historian, numéro de revue dont vous pourrez si le souhaitez acquérir un exemplaire (ou pourquoi pas après tout, plusieurs):

http://www.theaviationhistorian.com/shop-europe.htm

L'article précis dont il s'agit est rédigé en anglais (sorry for that) par un historien de l'aéronautique, qui est bien français, à l'inverse: Jean-Christophe Carbonel. 

Si j'ai bien compris, il s'agit là de la première d'une série de portraits de pionniers...français de l'aviation (incredible, but true), avec pour modèle, en quelque sorte, un certain Antoine Padoue Filippi.

Filippi qui est de nos jours, reconnaissons-le, un illustre inconnu, sur lequel, malgré la notice ci-dessus (qui n'est pas dans l'article de Carbonel) nous savons peu de chose. Mais me dire-vous, et Julien Champagne dans tout çà? Bon sang, mais c'est bien sûr, 1912, on est pile poil à l'époque du fameux traîneau à hélice (dit aussi Ailonive). 

Voici donc de nouveau (nous connaissons déjà ce cliché, mais pas son sous-titre) Champagne en compagnie d'Henri Steineur, le mécanicien de Bertrand de Lesseps.

Jean-Christophe nous révèle au passage que c'est ce dernier qui a conçu les stries que l'on voit sur l'hélice, dénommée apparemment Cyrnos.

Et puis il nous offre un autre cliché, nouveau cette fois, du même Bertrand, toujours avec en 1912 la version à roues du traîneau (je crois reconnaître Henri près du volant).

Cette même année, Filippi aurait été présenté lors d'une exposition au président français Armand Fallières et au grand-duc russe Alexandre, beau-frère de Nicolas II...

Et puis, exit Filippi, il semble, jusqu'en 1926 (année de parution du premier livre de Fulcanelli).

C'est cette fois l'année où un brevet est déposé à son nom, pour un rotor qui ressemble bougrement à celui d'un hélicoptère.

https://patents.google.com/patent/US1622191A/en

Tiens, comme c'est curieux (how strange), la validité de ce brevet paraît avoir expiré, ce jour de Chandeleur.

Chandelle aéronautique, chandelle verte pour initiés. 

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5 janvier 2020 7 05 /01 /janvier /2020 18:01
En ces temps d'Epiphanie, que diriez-vous d'un peu de cidre ou plutôt de Champagne? Si vous en êtes d'accord, je vous propose de profiter ensemble de la dernière livraison (fin 2019) de l'excellente revue Liber, publiée sous les heureux auspices des éditions Alcor, de notre cher Gilbert Bonnet.

En ces temps d'Epiphanie, que diriez-vous d'un peu de cidre ou plutôt de Champagne? Si vous en êtes d'accord, je vous propose de profiter ensemble de la dernière livraison (fin 2019) de l'excellente revue Liber, publiée sous les heureux auspices des éditions Alcor, de notre cher Gilbert Bonnet.

 

http://www.alcor-editions.fr/

De ce numéro très riche en articles aussi passionnants les uns que les autres, nous voudrions retenir avec vous, principalement, celui que Gauthier Pierozak y a consacré au "mystère Fulcanelli à travers la correspondance de René Guénon".

Et certes son rédacteur n'est pas pour nous un inconnu total. Nous savions déjà son intérêt, non seulement pour Guénon, mais aussi pour Charbonneau-Lassay et Grasset d'Orcet, notamment au travers de la revue La Règle d'Abraham:

https://www.facebook.com/gauthierpierozak/photos/a.701430746697684/1313540848820001/?type=3&theater

 

Toujours est-il que ce nouvel écrit guénonien, ou si l'on veut fulcanellien, nous a d'autant plus interpellé que nous avions il n'y a guère consacré à l'antagonisme (et à la parenté) entre Fulcanelli et Guénon un petit écrit qui a semble-t-il rencontré et semble-t-il continue de rencontrer un certain écho:

http://www.archerjulienchampagne.com/2018/04/julien-champagne-de-rene-guenon.html

Notre modeste contribution était alors relative à la période 1948-1949 et se concentrait sur des personnalités comme Bastien, Boucher ou Faugeron, comme interlocuteurs ou références de Guénon dans son approche obstinée, ou du moins tentative d'approche, de l'opus et de la personnalité de l'auteur du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales.

Obstinée certes, car l'étude fouillée de Pierozak nous permet d'élargir le spectre dans ce domaine. 

Sans vouloir être complets, je vous propose de nous intéresser à Julien Champagne (évidemment) et c'est ainsi que nous voyons apparaître, dès 1934:

- un certain Patrice Genty (lettre à Guénon),

"Quant à Canseliet, je ne sais rien sur lui. Certains l'identifient au peintre Champagne, d'autres non. Lequel des deux est Fulcanelli? Celui-ci serait Dujols d'après d'autres. Tout cela est mystérieux."

- un certain Marcel Clavelle (Jean Reyor, dixit Canseliet),

"Je vous ai dit que j'essaierais d'obtenir des renseignements sur les "Frères d'Héliopolis"... C'est Canseliet et Champagne (qui décidément n'a pas l'air d'être mort) qui seraient à la tête de l'organisation."

En 1936 encore, Guénon essaiera de faire le point à ce sujet (lettre à Genty):

"Le véritable Fulcanelli ne serait pas Champagne, mais que sait-on au juste de celui-ci? Je n'ai jamais rien entendu de précis sur lui, si ce n'est qu'il était peintre, et je ne sais même pas s'il vit encore."

 

Mais nous ne voulons ni ne pouvons ici révéler la totalité des informations dispensées par Gauthier Pierozak dans Liber, le mieux serait sans doute de vous y reporter directement.

Signalons pour terminer que Gilbert Bonnet vient de commettre une autre bonne action, en rééditant le superbe essai d'Albert Poisson sur la théorie alchimique, dont la lecture reste à notre humble avis indispensable aux "amateurs de Science." 

Et puis, bien entendu, et last but not least si Dios quiere, excellente année, chers amis et amies! 

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22 décembre 2019 7 22 /12 /décembre /2019 18:39

Voici quelque temps déjà, notre ami José Rodriguez Guerrero, de l'excellente revue espagnole d'études alchimiques AZOGUE, nous a fait part de sa découverte concernant une oeuvre de jeunesse de Julien Champagne, "un tableau intitulé Vallée de Croisette à Frohen-le-Grand. Il a été livré par le peintre à Emile Delignières (1836-1910), pour une exposition organisée en juillet 1897 au musée d'Abbeville et du Ponthieu à l'hôtel d'Emonville. Il est possible qu'il soit actuellement conservé au musée Boucher-de-Perthes de cette cité." 

Et José d'insister, en précisant et référençant aussitôt son propos: Emile Delignières, Exposition d'oeuvres d'art et de curiosités à Abbeville, Fourdrinier, Abbeville, 1897, page 36:

"Voici l'oeuvre d'un tout jeune, mais d'un vaillant et d'un laborieux, profondément épris de la nature et de l'art: il est entré dans la carrière par la bonne porte de l'Ecole des Beaux-Arts et il y est l'élève de M. Gérôme; c'est M. Julien Champagne, originaire pas sa famille de Béalcourt, à quelques lieues d'Abbeville: la Vallée de Croisette à Frohen-le-Grand (Somme), n° 288 (H. 0m71, L. 1m), était la première oeuvre exposée par lui, et nous avons été heureux, ayant déjà remarqué ses études, de la faire recevoir à l'Exposition, en donnant ainsi droit de cité à l'auteur:

On est au milieu de l'été, les blés sont mûrs, le ciel est illuminé tout à l'horizon des derniers reflets du soleil couchant, mais l'orage menace, les nuages noirs, lourds et vastes se pressent chassés par la tempête et, par leur teinte sombre, font ressortir au loin l'éclat fulgurant du ciel qui semble tout paré de lueurs d'incendie; l'effet est saisissant, et pour être d'une certaine hardiesse, il n'en est pas moins vrai, le  vallon fuit au loin dans une perspective à perte de vue; au premier plan, une terre fraîchement labourée, plus loin un champ de blé aux épis jaunissants; à gauche, une lande en pente douce et suivant la ligne de la vallée se déroule, parsemée çà et là de genêts; cette partie est particulièrement réussie, et le tableau dans son ensemble fait honneur au jeune artiste."

 

Naturellement, nous nous sommes empressés de remercier l'ami Rodriguez Guerrero, et avons essayé, malgré les doutes que l'on imagine, de pousser nos investigations plus avant.

Mais permettez-moi, dans un premier temps, de saisir cette opportunité de vous signaler l'intérêt d'AZOGUE:

http://www.revistaazogue.com/

https://joserodriguez.dotster.com/

Nous avons donc tâché de chercher des confirmations de ce qui précède auprès des musées d'Abbeville, et à notre relative surprise, elles sont arrivées relativement vite, sous la forme d'un courriel de M. Patrick Absalon, naturellement rédigé ès-qualités:

"L'oeuvre que vous cherchez n'appartient pas aux collections du musée. Elle a seulement été exposée en 1897 pour le centenaire de la Société d'Emulation d'Abbeville, apportée par le peintre lui-même; vous trouverez en pièce jointes les pages correspondantes du catalogue, ainsi que des vues de cette exposition sur le site Internet des archives d'Abbeville:

http://www1.arkhenum.fr/bm_abbeville_macqueron/_app/index.php "

Ne manquons pas de complimenter ici M. Absalon pour sa diligence, sa compétence et son amabilité, bien dignes de ses fonctions...et de Champagne.

 

 

Voici donc, en complément des explications de M. Guerrero, celles de M. Absalon. D'abord, une vue du catalogue de l'exposition où Champagne, à peine âgé de vingt ans, fut à l'honneur pour la première fois.

Puis, la cote de l'oeuvre exposée.

S'agissant à présent des liens possibles entre Champagne et Delignières, il  semble, en l'état actuel des choses, qu'il convienne de balancer entre la réputation de voisinage (Béalcourt) et celle de notoriété (Gérôme).

En effet, Delignières n'est pas un artiste, quoique féru d'art local; mais il est à l'origine de l'exposition dont il s'agit, en raison de ses fonctions même:

https://www.societe-emulation-abbeville.com/historique/pr%C3%A9sidents/%C3%A9mile-deligni%C3%A8res/

 

Exposition dont on pourra ci-après se faire une idée, à la fois de la profusion et de l'éclectisme...

Toujours est-il que le tableau exposé en 1897 par les soins de Delignières et Champagne n'est pas réapparu à ce jour, du moins à notre connaissance du moment.

Depuis lors, Frohent-le-Grand est devenu par regroupement de communes Frohent-sur-Authie.

Voici, en conséquence,le type de paysages que Julien a pu à cette époque proposer à la sagacité  de ses compères "régionaux de l'étape":

Encore dirons-nous pour conclure provisoirement une oeuvre de Julien à redécouvrir! Bon Noël à chacune et à chacun.

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25 novembre 2019 1 25 /11 /novembre /2019 11:59

L'excellent site "fulcanelli.info" de feu notre ami Christophe de Cène vient pour d'obscures raisons de disparaître du Net.

Nous avons pensé que pour tous nos lecteurs et lectrices peu familiers des ressources généralement insoupçonnées des archives de la Toile, il serait sans doute judicieux d'offrir rapidement un aperçu de l'apport encore récent de Christophe.

Naturellement, dans cette interview de Jean Artero, Champagne est bien présent:

https://web.archive.org/web/20181022153502/http://www.fulcanelli.info/fulcanelli-jean-artero.html

 

Interview de Jean Artero

Propos recueillis par Christophe de Cène

Jean Artero

Fulcanelli, Fulcanelliana

Arqa, 2017

 

Jean Artero est l’un des plus grands spécialistes de Fulcanelli. L’auteur de « Présence de Fulcanelli » (Arqa, 2008), de « Alchimie de Lesseps » (Arqa, 2011) et de « Julien Champagne, Apôtre de la Science Hermétique » (Le Mercure Dauphinois, 2014), nous livre aujourd’hui un ouvrage de référence sur les écrits en tout genre concernant le célèbre adepte.

Ce livre se présente comme un « Petit guide hermétique consacré à la biographie de Fulcanelli ». En réalité, le propos est plus vaste et concerne autant l’œuvre que l’identité de l’alchimiste. Certaines études, parfois fort bien critiquées, ne se risquent d’ailleurs à aucune identification. Reste que, comme on peut s’en douter, l’énigme de l’état civil réel de Fulcanelli est largement abordée.

Sur le modèle des étoiles Michelin, l’auteur inaugure non sans humour les hippocampes Artero, délivrant trois, quatre ou cinq chevaux marins à chaque thèse. Par delà ce classement, les différents essais sont passés au crible, parfois sans concession. Certains propos feront grincer des dents, et mieux vaut, pour les auteurs cités, accepter la critique de bonne grâce. Jean Artero nous a fait l’amitié de présenter notre « Finis Gloriae Mundi de Fulcanelli, La Révélation », nous gratifiant de quatre hippocampes (« une thèse à considérer avec la plus grande attention »). Nous trouvons la présentation de notre travail très juste, y compris dans les quelques reproches qui nous sont adressés.  Je rappelle que l’identité que nous défendons est celle dévoilée par Jacques Grimault dans son livre « L’Affaire Fulcanelli », pour qui l’adepte n’est autre que le célèbre géologue Albert de Lapparent.

D’autres auteurs, chacun naturellement convaincu par son propre exposé, se sentiront sans doute quelque peu maltraités. C’est ainsi que Jean Artero n’hésite pas à faire remarquer ci et là des raccourcis ou incohérences, voire à nous apprendre la nature réelle de certaines pièces à conviction : de simples copies là où l’on pensait avoir affaire à des originaux.

Si on s’en tient au classement de l’auteur, seules quatre entités revendiquées comme Fulcanelli obtiennent au moins quatre hippocampes : Charles de Lesseps (et ses frères, Paul et Bertrand, hypothèse de Jean-Claude Allamanche) ; le trio Dujols-Champagne-Canseliet (selon Geneviève Dubois) ; l’astronome Camille Flammarion (essai de Frédéric Courjeaud) ; Albert de Lapparent, dont nous venons de parler.

Avis tout personnel : ce livre ne fait que renforcer notre intime conviction. Albert de Lapparent, le « Fulcanelli » révélé par Jacques Grimault, est bien l’adepte ayant inspiré l’auteur du Mystère des Cathédrales. C’est là notre conviction, largement étayée par de nouveaux éléments que de prochaines parutions expliciteront. Mais qu’importe notre avis ! Le lecteur pourra, à la lecture de cet opus fulcanellien, se forger sa propre opinion, quitte à se procurer les études citées.

Un livre à découvrir avant de se forger un jugement définitif.

C. d C.

Interview


Jean Artero
 

Interview de Jean Artero réalisée le 21 juin 2017

CdC :

Bonjour Jean; votre excellent livre Fulcanelli, Fulcanelliana, récemment paru aux éditions Arqa, fait le point sur les nombreuses tentatives d’élucidation d’un mystère : qui est Fulcanelli ? Tout d’abord, que signifie Fulcanelliana ?

JA :

Bonjour Christophe, et merci de votre aimable invitation. Fulcanelliana, ou si l’on veut « Au sujet de Fulcanelli », de l’homme et de son œuvre.  Donc il ne s’agit pas seulement du mystère de son identité, que d’ailleurs certains auteurs recensés ne prétendent pas élucider. On peut aussi se poser la question des raisons du succès mondial de ses ouvrages.  

CdC :

J’ai pris tout le temps nécessaire pour bien vous lire, et compléter avec les ouvrages cités, dont certains sont difficiles à trouver aujourd’hui. Votre travail pose la question de la pertinence de ces différents essais. Le lecteur devra se forger sa propre opinion, même si le classement en « hippocampes », en lieu et place d’étoiles, suggère un choix.  Un chapitre est ainsi voué à chaque thèse gratifiée de trois hippocampes (légende : « une piste parmi d’autres »), quatre (« une thèse à considérer avec la plus grande attention »), ou cinq hippocampes (« au plus proche de Fulcanelli »). Cependant, ce classement ne comporte-t-il pas sa part de subjectivité ? Je vais prendre un exemple. Vous reprochez à la thèse de Frédéric Courjeaud (Fulcanelli serait Camille Flammarion, quatre hippocampes) de plaider l’approximation en situant la date de naissance de l’adepte en 1839 alors que Flammarion est né en 1842. Mais vous trouvez jolie la « règle de l’écart d’un an » qu’avance  Jean-Claude Allamanche pour considérer Charles de Lesseps, né en 1840, comme l’adepte.  Il nous semble que cette « règle » peine cependant à convaincre le lecteur, pour reprendre votre expression, et que Jean-Claude Allamanche s’embrouille un peu quand il l’applique à la première vision d’une cathédrale gothique : Fulcanelli écrit « Nous avions sept ans » (a priori, cela correspond à 1839+7=1846) ; Notre auteur considère que cet événement se produit à l’arrivée de Charles de Lesseps en France, en 1849, et que « c’est l’application de la règle de l’écart d’un an (sic) ».

JA :

En fait, les contributions « fulcanelliennes » des un(e)s  et des autres sont regroupées par ordre alphabétique d’auteurs, certains ayant produit plusieurs études sur Fulcanelli et/ou son œuvre. Quant aux hippocampes, qui visent simplement à orienter lecteurs et lectrices sur ma vision personnelle, et donc subjective par définition, ils n’ont d’autre intérêt que de valoriser de façon humoristique certains des essais publiés. En effet, si aucun n’a la « note » maximale (six chevaux marins), tous ont au moins la moyenne (trois hippocampes) et certains il est vrai un peu plus (quatre ou cinq). C’est vrai que j’ai ainsi été séduit aussi bien par l’esprit méthodique de Courjeaud, même s’il se trompe sans doute à propos de Flammarion,  que par l’imagination que démontre Allamanche, en nous expliquant de façon parfois convaincante que Fulcanelli pourrait bien être une succession de membres de la famille Lesseps. 

CdC :

Comme vous l’écrivez, il n’est pas raisonnable de se critiquer soi-même, et vous n’incluez pas votre propre approche, pourtant très documentée. Je pense à l’incontournable « Présence de Fulcanelli » (Arqa, 2008), et aussi à votre « Alchimie de Lesseps » (Arqa, 2011). Le « clan » de Lesseps y est omniprésent. Est-ce la raison de votre soutien à la thèse de Jean-Claude Allamanche, gratifié de cinq hippocampes alors qu’il ne produit, je vous cite, « aucun document ou fait vraiment nouveau ou novateur à l’appui des ses assertions » ?

JA :

C’est le défaut principal d’Allamanche, l’absence de preuves. Dans mon Alchimie de Lesseps, il est surtout question de la relation entre Bertrand de Lesseps et Julien Champagne, qui comme Eugène Canseliet fut un Fulcanelli. Quant à mon Présence de Fulcanelli, le clan Lesseps n’y est pas omniprésent, le seul intérêt de cet opuscule résidant plutôt dans le fait qu’il essaie d’attirer l’attention sur l’immensité de l’œuvre fulcanellienne.

CdC :

Charles de Lesseps fut-il ingénieur ?

JA:

Oui, il semble avoir collaboré comme ingénieur au projet du canal de Panama. J’ajoute qu’il pourrait bien avoir également participé au siège de Paris. Et qu’il était barbu, mais chauve, donc il ne correspond pas tout à fait au physique de Fulcanelli. Un ami alchimiste se demandait récemment en ma présence si ce physique qui nous a été « vendu » par Canseliet ne serait pas en fait délibérément composite (il pensait peut-être à tort à une composition Lesseps-Champagne).

CdC :

Votre livre présente les principales thèses qui chacune, à sa manière, contribue à livrer tous les éléments du puzzle. C’est ce qui en fait tout l’intérêt et rend votre travail précieux. C’est ainsi, par exemple, que Jean-Claude Allamanche souligne, à juste titre, la présence d’Antoine d’Abbadie dans l’univers fulcanellien. Un auteur comme Vincent Bridges ira même jusqu’à considérer l’explorateur comme le premier Fulcanelli (in The Mysteries of the Great Cross of Hendaye). Pensez-vous qu’Antoine d’Abbadie, que votre compère Archer cite aussi dans son célèbre blog, joue un rôle important dans le dossier Fulcanelli ?

JA :

Vous avez bien compris ce que j’ai cherché à faire : Donner de façon exhaustive ou quasiment à tout un chacun le moyen de se faire une idée des principales approches actuelles du « mystère Fulcanelli ». Il y en a déjà une vingtaine. Donc il devenait urgent de faire le point. Fulcanelliana n’a pas d’autre prétention. S’agissant d’Antoine d’Abbadie, le personnage est fascinant et je ne serais pas excessivement surpris si on le retrouvait gravitant dans l’orbite fulcanellienne, mais en dépit des passionnantes spéculations de Bridges, qui ne m’ont pas échappé, même si je n’ai  pas retenu son livre trop spécialisé à mon sens (il ne traite que d’Hendaye), nous en sommes pour l’instant et à mon avis réduits aux conjectures.   

CdC :

Certaines études du plus haut intérêt ne se risquent pas à donner une identité civile à Fulcanelli. Cela n’enlève évidemment rien à la richesse de leur contenu. C’est par exemple le cas du livre d’Otero : Fulcanelli, Une biographie impossible (cinq hippocampes dans votre classement). Si nous nous en tenons aux thèses livrant un nom et affublées d’au moins quatre hippocampes (les autres thèses sont en recul, « une thèse parmi d’autres… »), seuls quatre fulcanellisables restent en course :

-Charles de Lesseps, et ses frères Bertrand et Paul. Thèse de Jean-Claude Allamanche. 

-Camille Flammarion. Thèse de Frédéric Courjeaud.

-Albert de Lapparent. Vous avez l’amabilité d’accorder quatre hippocampes à mon livre, dont je rappelle qu’il reprend le Fulcanelli d’abord révélé par Jacques Grimault (in L’Affaire Fulcanelli).

-Le trio Dujols, Champagne et Canseliet. Thèse de Geneviève Dubois (in Fulcanelli Dévoilé).

Pensez-vous que Fulcanelli soit l’une de ces quatre entités, ce que votre classement induit ?

JA :

Vous me poussez dans mes retranchements ! J’ai effectivement des certitudes, qui n’engagent que moi. Comme déjà dit, Champagne et Canseliet sont des Fulcanelli assumés. Mais je pense des Fulcanelli « secondaires » en quelque sorte, se mettant délibérément en avant pour mieux occulter le « vrai » Fulcanelli. Je pense que ce dernier est sans doute le « Philosophe-Adepte » qui a tant influencé Dujols-Magophon dans la rédaction de son Hypotypose au Mutus Liber. Donc Dubois avait largement raison…Et pour autant je ne vois pas comment ce Philosophe pourrait ne pas avoir fréquenté le clan Lesseps, voire en avoir fait partie.   

CdC :

Parlons un peu de ces autres fulcanellisables, que votre étude relègue au rang de « piste parmi d’autres » (trois hippocampes). Dans l’ordre de leur apparition dans le livre : Carlos de Bourbon, Jules Violle, Paul Decoeur et Gustave Eiffel. Je passe sur l’infant Charles de Bourbon, lequel, né en 1870, semble assez mal placé pour avoir servi sous les ordres de Viollet-le-Duc en 1871. Gustave Eiffel, suggéré par Cédric Mannu, est un candidat plus sérieux. Pensez-vous que sa date de naissance (1832) et son parcours professionnel, qui laisse peu de place à l’alchimie, soient compatibles avec un profil fulcanellisable ?

JA :

Non, mon point de vue est qu’ici on s’éloigne quelque peu du cœur du mystère avec ces hypothèses, bien qu’une personnalité éminente comme l’étaient aussi bien Flammarion qu’Eiffel pouvaient avoir la stature d’un Fucanelli. Quant à Viollet-le-Duc, qui pourrait être lui aussi un « fulcanellisable », tout nous porte à croire actuellement qu’il fut un aîné de l’Adepte. Peut-être même ce dernier en fut-il un protégé.

CdC :

La thèse de Jules Violle est celle de Patrick Rivière, défendue aussi (mais sans qu’il ne cite Rivière, comme vous le soulignez) par Johan Dreue. Là encore, la date de naissance (1841) ne correspond pas aux dires d’Eugène Canseliet, l’unique disciple, qui mentionne à maintes reprises la naissance en 1839. Mais je voudrais revenir sur un point très intéressant des livres de Patrick Rivière, en particulier son « Qui Suis-Je ? ». Fulcanelli fréquenta plusieurs membres de l’académie des sciences. Citons Chevreul, Berthelot, Curie, Lesseps bien-sûr, et Paul Painlevé. Ne trouvez-vous pas que cela plaide en faveur d’une appartenance de Fulcanelli à cette prestigieuse académie, comme le souligne Patrick Rivière, à notre sens à juste titre ?

JA :

Le bagage intellectuel considérable de Fulcanelli plaide pour cette hypothèse. Je crois tout à fait vraisemblable que des savants comme Chevreul, Berthelot et plus tard Curie aient non seulement côtoyé ce dernier mais aient su à quoi s’en tenir sur sa personnalité réelle. Pour être tout à fait clair, aient su qu’il était « aussi » Fulcanelli, et aient cependant respecté l’implicite « consigne de silence » qu’évoque Canseliet à son endroit. A contrario, il me paraît non moins vraisemblable qu’académicien ou non, Fulcanelli ait dû à un certain moment faire le choix de s’éloigner de ce type de relations, et de cénacle.   

CdC :

Reste Paul Decoeur, l’hypothèse de Walter Grosse, reprise par Filostène. Decoeur a le mérite de bien cadrer avec la naissance en 1839. Il a cela en commun avec Albert de Lapparent. Walter a mené une enquête logique, peut-être trop sélective quand il affirme que les officiers sous les ordres de Viollet-le-Duc en 1870 étaient des ingénieurs des Pont-et-Chaussées. Il y avait aussi Les Mines, et cela est bien attesté. Ma question porte surtout sur les livres de Filostène, qui comportent divers documents citant Paul Decoeur (ou Paul Dec…). Si ces documents son authentiques, la thèse de Walter Grosse est quasiment prouvée, et il faut accorder cinq (voire six) hippocampes aux livres de Filostène. Vous êtes d’accord ?

JA :

Ces documents sont de fait impressionnants, mais comme vous le soulignez il reste permis de s’interroger sur leur authenticité. De toute façon, on peut comme Filostène lui-même me semble l’attester considérer qu’on a au mieux affaire à des copies de missives. Donc le doute est permis, pour le moins. Quant à Grosse, dont les brillantes déductions ont précédé, il faut sans doute le dire et le redire, la tentative de démonstration de Filostène, qui viendrait donc les confirmer de manière presque miraculeuse, vous avez pour moi raison de  penser qu’en dépit de la rigueur dont il essaie de faire preuve, les déductions en question risquent fort, en l’état actuel des choses, de laisser de côté tel ou tel « fulcanellisable ». 

CdC :

Vous écrivez à propos de Filostène : « Les deux pièces maîtresses sur l’implication de Paul Decoeur dans ce dossier sont deux lettres (ou plutôt copies de lettres) …/… ». Deux lettres, de 1906 et 1911, dont Filostène ne précise pas dans ses livres (y compris le chapitre écrit récemment au Mercure Dauphinois) qu’il s’agit de copies. Comme vous le savez, Filostène s’en est expliqué sur son blog Internet, les copies étant dues à Samuel David Cohen Lidiakos, qui fut un temps secrétaire de Pierre Dujols. Selon nos sources, Filostène possède les originaux, veut bien les montrer à condition qu’ils ne soient pas photographiés. On peut se demander pourquoi. Et comment expliquer la présence de l’enveloppe du destinataire Paul Dec… dans le même dossier ? Pardonnez le caractère un peu abrupt de ma question : pensez-vous les documents de Filostène authentiques ?

JA :

Comme déjà dit, Filostène ne pourrait aux mieux à mon sens que présenter des originaux… de copies. Lidiakos n’est pas pour moi une source suffisamment crédible. La question se présenterait sous un jour très différent si on pouvait avoir accès aux originaux émis et donc reçus par leurs destinataires. On n’en est pas là, à mon humble avis.

CdC :

Merci, Jean, pour ce magnifique travail, ingrat parfois car il n’est pas aisé de critiquer sans blesser les auteurs qui tous sont convaincus de la véracité de leur thèse. Nous devons à Fulcanelli sa vérité, et en cela votre livre nous semble une belle contribution, qui donne au lecteur les éléments requis pour comprendre chaque thèse. Avez-vous quelque chose à ajouter ?

JA :

Merci  de ce dialogue, et permettez-moi de  souhaiter que Fulcanelliana constitue une petite pierre à l’édifice qui reste encore largement à édifier selon moi d’une critique constructive de Fulcanelli, qui irait au-delà du mystère de l’anonymat voulu et respectable, et s’appesantirait prioritairement sur la qualité de son œuvre.
 

Le livre de Jean Artero sur le site des éditions ARQA

 

CHAMPAGNE AUX ARCHIVES

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25 octobre 2019 5 25 /10 /octobre /2019 18:48

Nous venons de prendre connaissance avec le plaisir que vous devinerez sans peine de la dernière livraison en date des Cahiers Villard de Honnecourt (numéro 112, octobre 2019), intégralement consacrés à l'alchimie.

Bien sûr, notre intérêt est allé d'emblée, de façon primordiale, au dernier article de ce beau volume, celui que Jean Artero y a consacré à Fulcanelli et à Julien Champagne.

On n'y trouvera pas de nouveauté sensationnelle, et ajouterons-nous, c'est très bien ainsi, mais une synthèse actualisée, référencée et illustrée de ce que l'on sait et de ce que l'on ignore encore de la personnalité et de l'oeuvre de l'un et de l'autre.

Sans oublier leur disciple Eugène Canseliet, qui reçoit ici naturellement l'hommage qu'il mérite pour sa part... 

Mais plus généralement tous les articles publiés nous semblent être de qualité. Présentés par Thierry Zarcone, qui de plus nous gratifie d'une étude sur l'alchimiste Calid, ils mériteraient sans doute d'être tous mentionnés.

Pour être un peu sélectifs, cependant, relevons principalement l'excellence des approches de Jules Mérias sur l'auteur anonyme des Récréations hermétiques et des Scholies, de Christian Rozen sur la dimension alchimique du Roman de la Rose, de Vincent Rostide et Philippe Subrini sur Nicolas Valois...  

Si ces travaux vous intéressent, vous pouvez dès à présent vous les procurer:

https://www.scribe.fr/?fbclid=IwAR0Zkbk24rPTA6jBR8AocGBgUdDw434pqh3_o2vYRnZNnKw7XlQLRx6wmeE

Encore un mot: Contacté par nos soins, l'ami Artero nous a confié n'être membre d'aucune obédience, maçonnique, politique, ou autre.

La démarche de la Loge Villard de Honnecourt (Grande Loge Nationale Française ou GLNF) se distingue donc par une ouverture d'esprit qu'il convient également de saluer.

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17 août 2019 6 17 /08 /août /2019 16:57

Une libraire amie autant qu'érudite ayant attiré notre attention récemment sur certain catalogue de la défunte librairie (de qualité, il va de soi) Le Miel de la Pierre, de Mireille Christienne, sauf erreur, nous avons profité de cette pause estivale -pour certains- afin de recourir à nos modestes archives.

Et effectivement, dès 2001, nous y voyons apparaître en couverture un des ex-libris de notre Julien Champagne favori, couverture que nous ne pouvions donc nous retenir de reproduire ici, il va de soi.

En page trois dudit catalogue, nous apprenons de plus que cette Christienne mellifère a donc proposé à la vente, à cette époque, La Science alchimique de François Jollivet- Castelot, comportant l'ex-libris en question, où cependant le Jean pourtant déclaré publiquement ne figure certainement pas.

Pour Jean Artero, dans son ouvrage sur Champagne (Le Mercure Dauphinois, Grenoble, 2014), ce livre a bien fait partie de la bibliothèque de Julien, qui de plus l'avait annoté.

Un bel été à chacune et à chacun!

http://www.archerjulienchampagne.com/article-4691639.html

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5 juin 2019 3 05 /06 /juin /2019 16:58

L'éditeur nord-américain Sojourner Books vient de faire paraître il y a quelques semaines une nouvelle édition anglo-saxonne du Mystère des Cathédrales, avec une traduction due cette fois à Daniel Bernardo, qui a préfacé cette publication.

La couverture n'est pas à mon humble avis d'un goût très sûr. Cependant, le livre qui reproduit en fait l'édition originale de 1926 a le mérite de faire une place aux illustrations de Julien Champagne.

Malheureusement, la plupart des reproductions sont d'une qualité très moyenne. Dans son bref propos introductif, le traducteur affirme de façon intéressante que Champagne et Eugène Canseliet furent tous deux les responsables de la première édition française.

Mais il se trompe en avançant l'idée que l'autre livre publié de Fulcanelli, Les Demeures Philosophales, le fut initialement en 1929 (et non en 1930, comme il l'a été en réalité).

Signalons enfin que sur la page idoine du site de l'éditeur Sojourner:

https://sojournerbooks.com/alchemy.html

on peut voir que les Demeures justement ont également fait l'objet, dès 2017 (comme annoncé, mais en fait en 2018), d'une publication similaire à celle du Mystère, et donc avec les dessins de Julien Champagne (un peu mieux reproduits pour le coup), et là encore une nouvelle traduction du même linguiste.

Profitons de l'occasion qui nous est ainsi offerte par le sieur Bernardo pour signaler le fait que la vidéo parue il y a environ un an d'un entretien sur Fulcanelli (Adeptes et filiations) entre mon ami Jean Artero, feu Christophe de Cène, Jean-Claude Pascal et Bernard Renaud de la Faverie, vidéo qui avait récemment disparu mystérieusement après avoir emporté un joli succès (plus de 14.000 vues), vient de réapparaître, de façon non moins mystérieuse:

https://www.youtube.com/watch?v=rZE2YANvHLg&t=2s

 

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